• Michel de Ghelderode

    Michel de Ghelderode
    Belgique Ixelles 1898 - Schaerbeek 1962
    ( Source : Association internationale Michel de Ghelderode ; www.ghelderode.be)

    Michel de Ghelderode"Ghelderode, c'est le diamant qui ferme le collier de poètes que la Belgique porte autour du cou. Ce diamant noir jette des feux cruels et nobles. Ils ne blessent que les petites âmes. Ils éblouissent les autres"
    Jean Cocteau

    Pseudonyme d'Adhémar Martens. Ghelderode est un auteur prolifique et hors du commun. On lui doit environ quatre-vingt pièces de théâtre, une centaine de contes et de poèmes et environ… vingt mille lettres !
    Bien que de culture flamande, il est éduqué en français pour des raisons de promotion sociale. Son père l'emmène à l'opéra, au théâtre de marionnettes, le Théâtre royal de Toone (dont il participera plus tard à la défense et pour lequel il écrira plusieurs pièces), il passe du temps aussi à parcourir la Foire du Midi. Les fastes de l'opéra, le caractère populaire des marionnettes et de la foire seront, avec l'histoire, des sources d'inspiration.

    « Étonnante cohue de bouffons, de bourreaux, de rois dégénérés, de moines suspects, de femmes en fleur accouplées à des vieillards luxurieux, de sorciers, de possédés, d'extatiques, de délirants » (S. Lilar(1)).

    Ses premières pièces, écrites en français, seront jouées tout d'abord en traduction flamande par le "Vlaamsche Volkstooneel, une compagnie à la fois populaire et d'avant-garde et remporteront un grand succès : Images de la vie de saint François d'Assise (1927), Barabbas (1929), Pantagleize (1930). Il publie, pendant la guerre, un recueil de douze fascinants contes crépusculaires, Sortilèges.

    Auteur profondément baroque, à l'art flamand et aux influences bouffonnes tenant parfois de la pantomime, de la marionnette et de la mascarade, il développe l'idée précédemment théorisée par le dramaturge Antonin Artaud dans son livre Le Théâtre et son double d'un théâtre de la cruauté, Ghelderode en fait le thème central d'une pièce en un acte, L'École des bouffons écrite en 1942 et utilise ce thème dans nombre de ses pièces comme L'Escurial, Barabbas, La Farce des ténébreux, Hop Signor, La Ballade du Grand Macabre,...

    Après la seconde guerre mondiale, Les oeuvres de Ghelderode sont l'objet d'un engouement grandissant. Paris connaît en effet, de 1949 à 1954, ce qu'il est convenu d'appeler la "ghelderodite aiguë" après la découverte par Catherine Toth et André Reybaz des textes flamboyants de l'auteur. Son théâtre complet est ainsi publié chez Gallimard, ses pièces commencent à être jouées un peu partout dans le monde. Ghelderode devient un auteur connu, sujet de thèses, d'ouvrages, d'interviews, d'émissions télévisées. Ghelderode s'éteint le 1er avril 1962, alors qu'il était pressenti pour le Prix Nobel !

    « Sans cette incantation verbale qui le rend dépendant de la Magie, le théâtre se désagrège de lui-même, s’émiette en paroles, renonce à sa primauté sur les autres formes littéraires, et récuse son pouvoir obsessionnel ou possessionnel, se prestige ! »
    Michel de Ghelderode

     

    (1) Suzanne Lilar (née Suzanne Verbist) (Gand, Belgique, 21 mai 1901 - Bruxelles, 11 décembre 1992) était une dramaturge, essayiste et romancière flamande belge de langue française.